Pour quitter Khajurao et rejoindre Bénarès, pas de trains disponibles, on a tout essayé, et on a dû se rabattre sur la seule solution : se payer un taxi pour faire la route, 10 heures de voyage prévues pour faire les 400 km entre les deux villes… On a décidé de partir à 4h du matin afin de finir la nuit dans le taxi et de gagner du temps en évitant les heures de pointe. On a réussi à le faire en 8 heures et demie, un exploit compte tenu de l’état des routes, pour la plupart défoncées, en travaux, ou fortement congestionnées à la fin. Un vrai bonheur.
Bénarès, enfin ! Le cœur battant de l’Inde hindouiste, dont les feux des crémations ne se sont jamais arrêtés depuis des temps immémoriaux. Sur les Ghats qui leur sont dédiés, en bas de ces volées de marches qui relient le vieux quartier du Chowk au fleuve, c’est le ballet incessant des familles qui y descendent leurs défunts afin d’accomplir les derniers rituels et d’accomplir le rêve de tout hindou : être incinéré à Bénarès, rendu au fleuve sacré, et briser ainsi le cycle des réincarnations.
On a sillonné encore et encore la zone, alternant entre balades le long des Ghats et dans les ruelles labyrinthiques du Chowk. Comme nous sommes arrivés deux jours avant l’importante fête de Shivaratri (dédiée à Shiva…), on a eu droit à la foule des grands jours, avec des files de pèlerins attendant des heures pour pouvoir accéder au temple couvert d’or, le Vishwanath temple, haut lieu de l’hindouisme… mais, chose plus rare, on a aussi eu droit à une foule de Sadhus, ces ascètes hindous vivant à moitié nus – voire complètement nus – qui s’étaient installés dans des tentes de fortune le long des Ghats.
De retour le soir dans notre guesthouse, on a constaté avec effroi qu’une sono monstrueuse avait été installée au bout de la rue, les murs de nos chambres vibraient littéralement des basses tonitruantes qui ont duré jusqu’à minuit et l’arrivée bienfaitrice de la pluie qui a mis fin au calvaire sonore, avec une bonne coupure de courant en plus.
Tous les soirs, la cérémonie de la Puja se déroule sur plusieurs Ghats, célébration et adoration du Gange dont la plus « recherchée » se déroule sur Dashashwamedh Ghat, avec des foules de pèlerins sur le Ghat et dans des bateaux venant assister à la cérémonie depuis le Gange. The place to be !
On a même eu droit un soir à un spectacle de danses traditionnelles indiennes sur Assi Ghat, dont on a pu voir la fin, arrivés par hasard et pas du tout au courant de l’évènement… les infos ont parfois du mal à passer.
Les vaches sont partout dans la ville, et particulièrement dans le Chowk, dont les petites rues étroites sont piégées de nombreuses bouses fraiches qui ne laissent aucune chance aux touristes inattentifs. Mais bien plus désagréables que les bouses, ce sont les motos qui ne nous laissent pas de répit, car il faut s’écarter sans cesse pour laisser passer leurs insupportables conducteurs munis de leurs insupportables klaxons qui nous portent littéralement sur les nerfs.
On a pu constater une très nette augmentation de ceux-ci depuis nos derniers voyages, les récentes facilités d’obtention de crédits en Inde permettant à tout un chacun de s’équiper en deux-roues motorisés comme en téléphonie mobile. Tant mieux pour l’économie (chinoise) et pour les consultations d’ORL (indiens). C’est d’autant plus inquiétant pour les jeunes enfants que l’on voit subir dans la rue et dans une vraie indifférence ces agressions sonores permanentes.
Heureusement, un petit cours de yoga et un bon massage ayurvédique nous auront permis de nous relaxer et de retrouver ce qui fait le charme de l’Inde, en lien avec la grande spiritualité qui lui est si particulière. Zélie est particulièrement attirée par tout ce qui est méditation et Yoga, elle peut être très zen (quand elle veut). Le patron du « homestay » (hôtel chez l’habitant) de Khajurao lui avait d’ailleurs donné un livre de yoga pour les enfants qui trainait chez lui, avec toutes les photos des positions… ça va pouvoir servir de retour en France.
On a fait la tournée des bons restaurants où nous avons pu déguster tous les types de nourritures indiennes, du nord, du sud, et un peu de « continental » (=européen) ou de japonais (pour les touristes qui ressentent le besoin de changer un peu de régime)… et de bons lassis !
Nous avons fait du shopping sympa dans les boutiques à touristes du Chowk, mais en allant plus loin dans la ville, on a pu trouver des petits supermarchés indiens, avec des fringues pour toute la famille… et même une franchise des salons de coiffure Tony and Guy où Jordane et les enfants ont eu droit à des coupes de cheveux premium, histoire de pouvoir revenir sur Delhi avec des super looks !